Mormeck : «On ne m'a pas laissé m'exprimer» Frustré après un combat qui n'a pas duré quatre rounds et 12
minutes, Jean-Marck Mormeck accepte néanmmoins sa défaite contre
Vladimir Klitschko. Frustré après un combat qui n'a pas duré quatre rounds et 12
minutes, Jean-Marck Mormeck accepte néanmmoins sa défaite contre
Vladimir Klitschko. Le Figaro : Que ressentez-vous après cette défaite ?Jean-Marc Mormeck : Je suis frustré, je ne me suis pas exprimé. Au quatrième round, j'ai
été touché mais je n'étais pas raide, ni sonné. Je pouvais continuer.
Sinon, il n'y a plus de grand combat. Et puis, si Mike Tyson, chaque
fois qu'il avançait, on l'empêchait de désaxer, il n'y a plus de boxe.
Je ne sais pas mais l'arbitre a été vraiment en sa faveur. Je suis
obligé de travailler la distance, de travailler au corps mais ce n'était
pas possible.
Vous sentez-vous floué ?Je
me dis que ce n'est pas juste. Je ne suis pas du genre à chercher des
prétextes. Je suis avec un mec plus grand que moi, on sait que je vais
forcément rentrer au corps à corps. Et il me sature. L'arbitre le voit.
Seulement, il l'avertit quand pour le calmer ? Oui, il y a une
différence de poids. Mais si on me laisse travailler, dans les règles,
c'est différent.
Acceptez-vous cette défaite ?Bien
sûr, je suis obligé. J'ai perdu, parce qu'on m'a arrêté. J'estime qu'il
aurait pu me laisser car je n'étais pas K.O. Il a compté, à 7 ou 8 je
me suis relevé, il ne m'a même pas dit «j'arrête» et je le vois
repartir. Je ne suis pas marqué, je n'ai rien fait, et on est allé
contre moi.
Le défi de passer des lourds légers au lourd n'était-il pas trop haut placé ?Pourquoi ?
Pas tant que ça. J'étais un peu stressé en montant. Je suis un diesel.
Je fais un premier round pourri, puis je me libère, je rentre au fur et à
mesure dans le match. Oui, il a une droite qui fait très mal, mais elle
est sèche, c'est comme un coup de jus. J'ai perdu mais je ne vais pas
dire que j'ai eu tort, que lui est un vrai poids lourd et moi, je ne le
suis pas. Sinon, c'est les autres qui ont toujours raison.
On sent de la colère…Ça
sert à quoi la colère ? Le résultat est là. Je ne dis pas que j'ai été
volé. J'ai été au début du bout de mon aventure sur le ring face à lui.
Vladimir a fait sa promotion, son truc. Les gens vont dire qu'ils le
savaient, que c'était écrit et que c'est une exécution. Ils ne verront
pas que l'arbitre n'a pas joué le jeu, et le reste. C'est comme ça.
Quand on fait quelque chose, il faut l'assumer. Et c'était mon aventure,
celle de personne d'autre.
N'avez-vous pas été battu par plus fort que vous ?On
ne m'a pas laissé m'exprimer. On perd contre plus fort que soi quand on
n'a aucune solution. Là, on a aidé le plus fort à être encore plus fort
que moi, on lui a donné un coup de pouce alors que c'est moi qui en
avais besoin.