Laurent Blanc s'énerve sur le bord de la touche lors du match Espagne-France, le 23 juin 2012 à Donetsk (Ukraine).
(PIERRE-PHILIPPE MARCOU / AFP)
Laurent Blanc doit-il rester à la
tête de l'équipe de France ? Laissée en suspens par la Fédération
française de football avant l'Euro, la question de la prolongation du
contrat du sélectionneur français, qui se termine fin juin, n'est
toujours pas tranchée après l'élimination des Bleus. L'intéressé lui-même laisse planer le doute, se contentant d'un
"vous verrez ce qui se passera par la suite", samedi soir. FTVi pèse le pour et le contre d'un maintien du Cévenol.
POUR• Un bilan sportif correct. Arrivé à la tête de l'équipe de France à l'été 2010, Laurent
Blanc n'a pas à rougir de son bilan, d'un strict point de vue
comptable. Sous ses ordres, l'équipe de France n'a concédé que
4 défaites en 27 matchs, pour 16 victoires et 7 nuls. Au passage, elle a
réalisé la deuxième plus belle série de son histoire, avec 23 matchs
sans défaite, comme le rappelle
La Voix du Nord. Enfin, l'objectif fixé par la FFF a été atteint avec la qualification pour les quarts de finale de l'Euro.
• Un sélectionneur "normal". Contrairement à Raymond Domenech, son prédécesseur, Laurent
Blanc a su mettre en place un rapport apaisé avec la presse et
l'environnement de l'équipe de France, en évitant la langue de bois et
les sorties hasardeuses. Ainsi, le Cévenol ne s'est jamais privé de reconnaître que son équipe avait mal joué lorsque c'était le cas.
"La différence avec Blanc, c'est qu'il n'a pas expliqué avoir vu un bon match, et a reconnu sa déception", expliquait ainsi l'envoyé spécial du
Monde à Donetsk (Ukraine) après la défaite contre la Suède.
• Le soutien des joueurs. Autre différence avec Raymond Domenech, Laurent Blanc a le soutien de ses joueurs. Après l'élimination, ces derniers se sont empressés de demander son maintien.
"Le bilan est positif, sa philosophie, son discours plaisent beaucoup aux joueurs", tranche Hugo Lloris dans
L'Equipe.
"Il faut qu'il reste", abonde Karim Benzema.
L'ancien entraîneur de Bordeaux peut également se targuer de quelques réussites dans la gestion de son groupe. Il a su réintégrer avec succès Franck Ribéry, symbole des dérives de 2010 avec l'affaire Zahia et la grève de Knysna. Le Munichois a été l'un des meilleurs Français du tournoi. De la même manière, Alou Diarra, transparent en club depuis quelques saisons mais soutenu par le sélectionneur, a fait un Euro très correct.
• Objectif 2016. "Après tout ce qu'on vient de traverser, la vraie échéance pour le foot français, c'est l'Euro 2016", estimait le sélectionneur des Bleus en février, dans une interview au
Monde.
Dans quatre ans, l'Euro se jouera en France, et la performance des
Bleus, qui ont remporté les deux dernières compétitions organisées sur
leur sol (l'Euro 1984 et la Coupe du monde 1998), sera très attendue.
Pour
s'y préparer, la FFF aurait tout intérêt à laisser du temps à son
sélectionneur. L'équipe, jeune et peu expérimentée (avec 25 sélections
en moyenne, c'est la deuxième équipe la moins expérimentée de l'Euro
selon l'UEFA),
pourrait avoir bien meilleure allure lors de la Coupe du monde 2014 et
de l'Euro 2016. Dans les colonnes du quotidien du soir, Laurent Blanc glissait d'ailleurs qu'il faudrait avoir,
"si possible",
"une continuité".
Le sort de Laurent Blanc (à droite) repose entre les mains du président de la FFF, Noël Le Graët (à gauche).
(FRANCK FIFE / AFP)