Trop d'intoxications aux médicaments à visée respiratoire
Alors que les spécialistes dénoncent le nombre très élevé d'erreurs médicales - à l'origine de 10.000 décès et de 300.000 à 500.000 événements indésirables graves chaque année dans notre pays -, une étude estime que les médicaments à visée respiratoire ont été impliqués dans 12,5 % des cas d'intoxication médicamenteuse recensés en 2007 par les centres antipoison et de pharmacovigilance (CAPTV). Cette enquête, publiée dans Info Respiration , la revue de la Société de pneumologie de langue française, a été conduite par Luc Ferrari du CAPTV du CHU de Nancy et ses collègues, à partir de la Base nationale des cas d'intoxication.
En 2007, cette base a rassemblé au total 50.457 dossiers impliquant des médicaments, dont 6.298 citaient au moins un médicament à visée respiratoire, ce qui correspond à 3.317 personnes (plusieurs expositions sont regroupées dans un même dossier, comme en cas d'une exposition accidentelle impliquant plusieurs enfants). Il s'agissait surtout d'antihistaminiques (traitements contre les allergies), des médicaments du rhume et de la toux ainsi que, dans une moindre mesure, des préparations nasales.
Les causes les plus fréquentes d'intoxication à un médicament à visée respiratoire étaient une exposition accidentelle (50,3 %), une erreur thérapeutique (29 %) et une conduite suicidaire (13,4 %). Les auteurs soulignent que les enfants de moins de 10 ans constituent les deux tiers des cas et que les expositions d'enfants sont en majorité des accidents. En revanche, les erreurs thérapeutiques sont plus fréquentes chez les personnes plus âgées. En 2007, il y a eu 33 intoxications graves (le plus souvent à l'origine d'un coma ou de convulsions). Des chiffres qui devraient inciter les parents et les patients à plus de prudence. Et aussi les médecins et les pharmaciens à prendre le temps d'expliquer le bon usage de ces médicaments.
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