Froid: augmentation "significative" des personnes âgées aux urgencesLe ministère de la Santé a lancé une alerte vendredi soir en raison d'une "augmentation significative" du nombre de personnes âgées accueillies dans les services d'urgence, souffrant notamment de déshydratation après être restées isolées chez elles en raison de la vague de froid.
Le ministère de la Santé a lancé une alerte vendredi soir en raison d'une "augmentation significative" du nombre de personnes âgées admises dans les services d'urgence, souffrant notamment de déshydratation après être restées isolées chez elles en raison de la vague de froid.
"Les informations fournies par les réseaux d'urgentistes, analysées par l'institut de veille sanitaire (InVS), signalent une augmentation significative du nombre de personnes vulnérables, notamment âgées, accueillies dans les services d'urgence pour des pathologies diverses, et notamment des symptômes de déshydratation", selon un communiqué de la ministre de la Santé, Roselyne Bachelot.
"Ces personnes ont en commun d'être restées plusieurs jours isolées à leur domicile, sans sortir, en raison des conditions climatiques", ajoute-t-elle.
"En conséquence, Roselyne Bachelot-Narquin appelle chacun à faire preuve de vigilance et de solidarité envers les personnes vulnérables de son entourage et en particulier envers les personnes âgées, notamment en leur rendant visite ou en prenant de leurs nouvelles".
Elle a par ailleurs "demandé la diffusion, dès ce soir, d'un message radio de prévention".
"Il s'agit d'un message de précaution alors que nous sommes dans une période de grand froid qui dure", précise-t-on au ministère qui n'a par ailleurs pas apporté de précision sur l'ampleur de l'augmentation du nombre de personnes admises aux urgences.
En 2003, la canicule avait causé le décès de 15.000 personnes, essentiellement des personnes âgées retrouvées mortes chez elles. Le gouvernement de l'époque avait été accusé de n'avoir pas anticipé et d'avoir mal géré cette crise sanitaire majeure. Depuis vagues de froid et de chaleur font l'objet d'une surveillance pour tenter d'éviter la répétition de ce drame qui n'avait pas épargné d'autres pays européens.
La directrice générale de l'InVS, Françoise Weber, avait indiqué vendredi que la vague de froid n'avait pas entraîné de pics massifs de recours aux urgences, ajoutant que les effets du grand froid pouvaient être "décalés dans le temps".
Mais elle avait souligné le problème de l'isolement des personnes âgées.
La conjugaison du froid, de la grippe et de la gastro-entérite peuvent favoriser l'affaiblissement de personnes fragiles.
La diarrhée impose une vigilance particulière chez le nourrisson pour éviter la déshydratation, un risque qu'on a tendance à oublier en hiver.
Le risque peut toucher aussi les personnes âgées qui ont perdu le réflexe de boire suffisamment, et dont l'état peut subitement se détériorer ou s'aggraver notamment avec de la fièvre ou des troubles intestinaux.
L'excès de chauffage peut également contribuer à la déshydratation.
Les autorités sanitaires ont déjà lancé ces derniers jours des messages de prévention à destination des personnes cardiaques, plus sensibles aux effets du froid ainsi qu'à celle du grand public rappelant notamment de limiter les efforts physiques, éviter l'alcool qui ne réchauffe pas, contrairement à une idée répandue, et de se couvrir le nez "pour respirer moins d'air froid" en cas de sortie à l'extérieur.
Depuis le début de l'année, une vague de froid s'est installée sur la France en raison de la présence d'une masse d'air froid stable venant de Scandinavie et de Sibérie. Cet épisode a été qualifié de "remarquable" par Météo-France. La nuit de mardi à mercredi, où des températures entre -9 à Paris et -20 dans les Ardennes ont été relevées, a été qualifiée de "plus glaciale de l'hiver" par Météo-France.