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Le circuit Carole veut lutter contre les rodéos à moto

Après la mort de deux motards vendredi lors d’une course illégale dans le Val-d’Oise, l’anneau de Tremblay reste le seul site francilien où les pilotes se défoulent.

« Si tout le monde pouvait venir s’éclater sur circuit une fois de temps en temps, il y aurait moins de catastrophes. » Hier après-midi, au guidon de sa Honda SP2, une grosse cylindrée sport, Anne est venue faire quelques tours de piste au circuit Carole de Tremblay-en-France. Quelques jours après le drame de Saint-Ouen-l’Aumône (Val-d’Oise), où deux jeunes motards se sont tués dans la nuit de vendredi à samedi lors d’un « run » (NDLR : un rassemblement clandestin où les motards font la course ou des acrobaties), la question de l’encadrement des motocyclistes se pose.

L’Ile-de-France ne compte en effet qu’un seul circuit à Tremblay-en-France. Patrick Richard, le responsable d’exploitation du site, le considère comme un « outil d’éducation routière ». Conséquence, la piste tremblaysienne est très convoitée. « Le week-end, il faut parfois attendre deux heures avant de pouvoir rouler », témoigne Sébastien, un habitué. « Lundi, on a accueilli 200 motos, c’était bondé », confirme Xavier Brichet, responsable technique du circuit. Selon la Fédération française des motards en colère (FFMC) d’ailleurs, la population de motards a décuplé en France ces dernières années.

Vers un déménagement ?

Dans ces conditions, le déménagement possible du circuit du 93 vers un autre site, qui revient régulièrement sur la table depuis plusieurs années, est loin de faire l’unanimité. « Hors de question d’accepter quoi que ce soit qui ne représente pas l’équivalent en termes de piste et d’accessibilité », martèle Laurence Mauroy, de la FFMC. Serge Méry, vice-président (PS) de la région Ile-de-France en charge des transports et conseiller général du 93, rassemblera à la mi-septembre le département, la région, la Direction de l’équipement et les associations à ce sujet. « Il faut au minimum améliorer Carole, qui est un peu vétuste. L’idéal serait de créer un vrai pôle moto qui tienne compte des nouvelles passions. »
Depuis quelques années, en effet, des disciplines annexes se développent, comme le stunt, ces acrobaties à moto pratiquées la plupart du temps sur la voie publique. Le trial, la minimoto, le motocross sont d’autres exemples de pratiques qui touchent un public jeune, croissant, et qui ne sont absolument pas encadrées. « On ne peut pas cautionner les comportements sauvages, mais il ne faut pas non plus fermer les yeux sur des pratiques qui se répandent », reprend Laurence Mauroy.
A Amiens (Somme), l’association FA Stunt est parvenue à fédérer les jeunes acrobates, qui pratiquent désormais leur discipline en partenariat avec les forces de l’ordre. Il n’existe aucun équivalent en Ile-de-France, où les courses sauvages se multiplient à Saint-Ouen-l’Aumône, mais aussi à Guyancourt (Yvelines) ou encore à Moissy-Cramayel (Seine-et-Marne).

Le Parisien

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