Malgré la fin de non-recevoir opposée mardi par les Farc à la mission humanitaire dépêchée par Paris en Colombie, Bernard Kouchner a assuré mercredi que la France allait poursuivre ses efforts pour la libération d'Ingrid Betancourt. "Les Farc ont refusé, donc l'avion va revenir. Ce qui compte, c'est que nous allons continuer sous une forme ou sous une autre, il faut la trouver", a-t-il poursuivi. "Il faut en tenir compte (du non des Farc) mais ça ne veut pas dire qu'on abandonne. Du tout ! Au contraire, nous nous obstinons", a déclaré le ministre des Affaires étrangères à la sortie du conseil des ministres.
"Nous travaillons à cela et moi j'irai (en Colombie) dans un avenir assez proche pour essayer de renouer une fois de plus les fils d'une mission qui sera sans doute différente puisque les Farc, hélas, et c'est une grande déception, ont refusé", a-t-il déploré. "Ce qu'il faut c'est sortir les otages et particulièrement Ingrid. Donc sans l'accord des Farc sur cette mission très précise qui tenait à l'urgence de la situation humaine et médicale d'Ingrid Betancourt, nous n'avons pour l'heure pour cette mission précise aucune chance", a reconnu le chef de la diplomatie.
Dans un communiqué daté du 4 avril et rendu public mardi soir, les Forces armées révolutionnaires de Colombie estiment que "la mission médicale française n'est pas raisonnable, d'autant qu'elle ne découle d'aucun accord". Prenant acte, Paris a décidé mardi soir le retour de l'avion médicalisé et de tous les émissaires envoyés la semaine dernière à Bogota. L'avion a décollé de Bogota mercredi soir. La guérilla marxiste réclame à nouveau la démilitarisation par le président colombien Alvaro Uribe d'une zone grande comme la ville de New York, afin de faciliter un éventuel échange d'otages contre des militants détenus dans les prisons colombiennes.